Matière et Lumière

Quelle déception de savoir que ce que nous captons avec nos yeux n’est qu’une partie infime des ondes électromagnétiques qui nous entourent. Nous ne percevons en effet que les longueurs d’onde visibles entre 0.4 et 0.8 micromètre (10– 6 m). Tous les autres rayonnements électromagnétiques nous sont invisibles. Les couleurs que nous percevons sont le résultat de l’interaction entre la matière et cette partie visible du spectre.
Ce qui est plus déconcertant est que les couleurs que nous reconnaissons ne reflètent pas la réalité de ce qui se passe au niveau atomique de ses interactions. Quand un électron de la couche la plus périphérique d’un atome reçoit des photons lumineux, il se met en général à vibrer en synchronicité avec certains photons d’une longueur d’onde spécifique en les absorbant. L’atome renvoie tous les autres photons des fréquences «indésirables» et ce sont précisément ces photons non-synchrones avec la matière qui nous parviennent en faisant apparaître une couleur. La couleur perçue n’est pas celle qui fait vibrer la matière au niveau le plus intime. Un photon de couleur bleue qui nous atteint correspond au «rejet» de cette couleur par rapport à toutes les autres qui ont réellement intéragit avec la matière. En d’autres termes, c’est l’orange, la couleur complémentaire ou inverse du bleu qui fait vibrer la matière sur ses propres fréquences. La photographie en négatif nous permet donc de révéler la vraie nature des relations intimes entre la lumière et la matière.